La bataille pour les droits des femmes a de nouveau marqué l’élection du 5 novembre aux États-Unis. À mesure que les sondages de sortie des urnes se dévoilaient, un constat s’imposait : l’écart de vote entre hommes et femmes s’est encore creusé.
Le soutien féminin est allé massivement à Kamala Harris, qui a fait de la défense des droits reproductifs, de la santé et de la liberté des femmes l’axe central de sa campagne. Mais cela n’aura pas suffi. La candidate démocrate a remporté 54 % des voix féminines, tandis que Donald Trump recueillait 44 %, inversant ce rapport chez les électeurs masculins.
Kamala Harris avait fait le pari de capitaliser sur l’opposition à la décision de la Cour suprême de 2022 d’annuler l’arrêt Roe vs Wade, qui protégeait depuis cinquante ans le droit fédéral à l’avortement. Une décision qui a bouleversé la vie de milliers de femmes, contraintes de se déplacer dans d’autres États pour interrompre leur grossesse. Des législations répressives se sont enchaînées : quatorze États interdisent désormais l’avortement, sauf cas extrêmes. Ces restrictions frappent de plein fouet les plus précaires, notamment les femmes noires et latinas. Face à cela, Harris a fait de la liberté un mot d’ordre.
Pendant ce temps, Donald Trump a tenté d’éviter la question de l’avortement, déléguant la responsabilité aux États. Toutefois, ses colistiers, comme le sénateur J.D. Vance, ont joué un tout autre jeu : accroître la tension entre les genres, en multipliant les déclarations misogynes. De la « femme stupide » au « quotient intellectuel bas », le discours a pris des accents rétrogrades, visant directement Harris. À chaque tentative d’apaisement envers l’électorat féminin, Trump n’a fait que raviver l’inquiétude.
Alors que les Américains se sont prononcés sur des référendums garantissant les droits reproductifs dans plusieurs États, la fracture semble plus profonde que jamais. L’élection de 2024 marque un tournant dans la lutte des femmes américaines pour leurs droits et leur dignité. Un combat essentiel, face à un conservatisme qui se radicalise et menace des droits acquis de longue date.
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